mardi 30 octobre 2012

lundi 29 octobre 2012

Projet d'aéroport Notre-Dame des Landes : Non merci !



http://www.aeroport-nonmerci.fr/

Depuis une semaine, plus de 500 gendarmes sont mobilisés en vue d'expulser les opposants au projet d'aéroport situé à Notre-Dame des Landes (44).

Ce coup de force est inacceptable.

Alors que :

le dérèglement climatique est désormais incontestable,
le prix des carburants ne cesse d’augmenter,
la destruction des écosystèmes s’accélère,
l’artificialisation des terres agricoles se poursuit,

Est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à saccager plus de 2000 hectares de terres agricoles et zones humides ?

Ce projet d'aéroport est :
Inutile : Alors que l'aéroport actuel de Nantes Métropole voit son trafic stagner depuis de nombreuses années, la construction d'un nouvel aéroport ne se justifie pas. Les promoteurs de ce projet inutile espèrent voir le trafic aérien doubler. Comme de mauvaise coutume, les hypothèses de trafic surévaluées servent à justifier un projet inutile.

Coûteux : Alors que les partenariats publics/privés se soldent systématiquement par une privatisation des bénéfices et une nationalisation des pertes, le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes va nécessité l'engagement de l'État, à hauteur de 246 millions d'euros.

Climaticide : Le trafic aérien représente entre 3 et 5% des émissions globales de gaz à effet de serre. Chaque infrastructure supplémentaire crée un appel d'air, incitant les usagers à utiliser l'avion plutôt que d'autres modes de transport plus écologique. Face à la crise climatique, il n'y a pas de place pour l'ambiguïté.
À l'heure de l'indispensable transition énergétique, nous exigeons :

L'arrêt des expulsions,

l'abandon de ce projet d'aéroport.

http://www.aeroport-nonmerci.fr/

dimanche 28 octobre 2012

Il ne manque pas de courage ni de détermination à Notre Dame des Landes. Il manque de la légitimité.


ndd.jpgSi on réfléchit à ce qui se passe à Notre Dame des Landes depuis une semaine, il y a un fait vraiment inquiétant : le silence du « mouvement social français ».

Depuis mardi matin, plus de 500 gardes mobiles ont envahi la campagne tranquille du Nord de Nantes, ils ont chassé les gens de leur habitat, détruit des maisons et enlevées les pierres une par une pour s’assurer qu’elles ne seraient pas rebâties.
Depuis six jours, environ 200 personnes dorment chaque nuit sur des barricades, respirent des gazs lacrymo, organisent le ravitaillement des copains en première ligne, tout cela dans une non-violence exemplaire (sinon, il n’y aurait pas cet assourdissant silence médiatique !). Depuis quelques jours, des gros ballots de vêtements, de bottes, de chaussettes, de piles, de pommes, de pâtes, de légumes, de café, de jus de fruits, de barres de céréales, affluent dans le hangar qui sert de QG à la résistance, témoignant que si peu de gens osent s’aventurer dans le « territoire en guerre » qu’est devenu ce beau bocage, il existe une véritable indignation dans la population.

Et enfin bon, des raisons de s’indigner il y en a tout de même : il n’a rien d’autres à faire ce gouvernement que de mobiliser des centaines de flics pendant des semaines pour chasser des gens de leur maison alors qu’il semble qu’il y ait une crise du logement dans ce pays, rien de plus urgent comme dépense que de construire un aéroport pour en remplacer un autre loin d’être saturé alors qu’on nous dit que la priorité c’est de réduire les déficits, rien de plus important que de développer le trafic aérien alors qu’il paraît qu’il y a un truc qui s’appelle le changement climatique ???

Alors pourquoi ce silence ?
- Soit, ce qui est une possibilité réelle, le mouvement social est bien mal en point, tué par la « crise », asphixié par l’arrivée de la gauche au gouvernement,

- Soit ce combat n’est pas celui du mouvement social, car ceux qui luttent pied à pied à Notre Dame des Landes ne sont pas très présentables, un peu trop boueux, avec en prime des têtes un peu trop jeunes et que donc certainement ils sont violents, donc peu fréquentables,

- Soit encore vous ne savez pas quoi faire.

Si c’est cette dernière option qui prime, quelques idées :

La résistance à Notre Dame des Landes est incroyable. Il est incroyable que quelques centaines de personnes sans moyen financier, sans soutien logistique aucun à part celui de quelques habitants et paysans des alentours, logeant dans des abris de fortune, sans eau, sans électricité, aux vêtements détrempés, aient résisté une semaine derrière des barricades de bric et de broc face à une véritable armée. Ils sont encore là et ne vont pas lâcher, même si il leur faudra probablement se replier à un moment ou à un autre.

Il ne manque pas de courage ni de détermination à Notre Dame des Landes. Il manque de la légitimité.

Et cela, vous, vous qui savez écrire, qui avez les arguments en tête, qui êtes reconnus socialement comme des gens « sérieux », qui avez de l’audience auprès des militants de vos organisations, qui connaissez des journalistes, qui êtes en contact avec des politiques, vous qui êtes respectés, vous pouvez le donner à la lutte de Notre Dame des Landes : de la légitimité.

Ce sont des choses que vous savez faire : écrire aux pages débat des journaux, organiser des conférences de presse, passer des coups de fil à droite à gauche, signer des tribunes collectives, intervenir lors de conférences, convaincre des gens connus d’aller à Notre Dame des Landes, ne serait-ce qu’une demi-heure, pour qu’ils puissent dire leur indignation devant les médias, puisque ces médias n’ont rien à faire de l’indignation des gens ordinaires.

Vous savez faire cela et c’est vraiment le moment de le faire maintenant.

Cette lutte est exemplaire et c’est aujourd’hui à chacun-e d’entre vous de permettre au mouvement social dans son ensemble de faire preuve d’une solidarité exemplaire.

Deux jeunes paysans de la Confédération paysanne

Var et Morbihan, mardi 23 octobre